50g de sérieux, 50g de légèreté…

… pour affronter le premier jour de 4 longues années offertes en exclusivité mondiale par le gentil tonton Sam.

[Ce billet n’a ni rime ni raison, c’est juste pour extérioriser un peu mon désarroi et me changer les idées, j’espère que ça vous donnera à réfléchir et/ou que ça vous arrachera un sourire]

50g de sérieux, ou comment la vérité n’a apparemment plus d’importance

Je parlais dans un précédent billet de la hiérarchie de légitimité de nos sources d’information. Je disais que chacun avait le droit d’accorder de l’importance à telle ou telle source, de plutôt croire sa maman que Cosmopolitan ou d’avoir plus confiance dans Le Point que dans 20 minutes (ou l’inverse). Ça me paraît un droit fondamental dans une société libre et démocratique, et je persiste et signe.

Je disais aussi que, malgré tout, j’étais triste quand je voyais des gens refuser des informations prouvées scientifiquement. Je ne vais pas me lancer ici dans un cours d’épistémologie (pour lequel je n’ai de toute façon pas assez de compétences), mais la science repose sur un ensemble de méthodes riche et cohérent, qui s’appuie sur des preuves empiriques, des montées en généralité mises à l’épreuve de protocoles rigoureux, de déduction logique et SURTOUT sur la recherche permanente de sa validation – ou, plus précisément, de son invalidation : je cherche à prouver que mon idée est fausse mais je n’y arrive pas, donc je peux considérer qu’elle est vraie, en attendant de trouver une preuve qu’elle est fausse ou une autre explication qui fonctionne mieux. Du coup, bien sûr, la science n’a pas toujours raison, mais elle capitalise sur ses erreurs, elle se remet sans cesse à l’épreuve des nouveaux faits et des nouvelles connaissances.

Et c’est pour ça que j’aime la science : elle ne dit pas « crois moi, j’ai raison », elle dit « suis mon raisonnement et dis moi si j’ai tort ». Elle propose une vérité qui n’est pas péremptoire, approximative et pleine de prétentions. Sa vérité est humble, prête à se remettre en question et rigoureuse (quand elle est bien faite, s’entend).

Pourquoi je parle de ça aujourd’hui ? Parce que j’ai l’impression qu’on sombre jour après jour dans un monde qui réfute toujours plus la réalité pour se rouler dans la croyance comme un cochon dans la soue. Parce que la classe politique et les médias (pas tous, mais une partie de chaque qui gâche l’ensemble) nous assène chaque jour des contre-vérités, des mensonges, et que plein de gens ne se rendent pas compte du déni de réalité ou, pire, n’en ont rien à faire.

L’exemple américain nous montre des millions de personnes qui gobent, consciemment ou non, des mensonges éhontés sur l’état du pays. Ce matin sur France Inter, un journaliste expliquait qu’il ne s’agit même plus pour eux de questionner l’interprétation des chiffres (du genre « le pouvoir d’achat s’est amélioré*, mais c’est parce que la Chine a fait ce ceci et pas parce que le gouvernement a fait cela ») ; non, il s’agit de contester les chiffres eux mêmes (« non, le pouvoir d’achat ne s’est pas amélioré »). Et les gens suivent. OK, s’ils voient autour d’eux plus de chômeurs*, c’est peut-être qu’il y a plus de chômeurs autour d’eux (mais ce n’est même pas sûr, attention au biais de confirmation). Sauf que si les chiffres globaux montrent le contraire, il y a un moment où il faut accepter au moins de les regarder, plutôt que de les balayer d’un revers de main.

*ici les exemples sont très sommaires car je connais mal le sujet (ce qui va contre mon principe de me renseigner, mais je ne suis pas électrice américaine, alors tant pis pour le paradoxe)

Si on me montre juste le coin d’une feuille et qu’il est rouge, je peux penser que la feuille est rouge. Mais si on me montre qu’en fait tout le reste de la feuille est vert, je ne peux pas dire que parce que j’ai d’abord vu le coin rouge, la feuille est rouge. Et je ne peux pas dire que la feuille est rouge juste parce que j’ai envie de la voir rouge alors qu’elle est verte. J’ai l’impression qu’on en est là.

Mon mari a eu un jour une discussion avec un collègue au sujet de l’impôt sur le revenu. Le collègue disait qu’avec l’imposition progressive, on pouvait perdre de l’argent en passant à la tranche suivante. (Il semblerait que beaucoup de gens pensent ça, que lorsqu’on gagne une fortune on paie 75% d’impôts sur l’ensemble. Or c’est bien sûr chaque euro de la tranche qui est imposé au taux de la tranche, donc le graphique de la fonction Montant des impôts/Revenu est strictement croissant, c’est juste la dérivée qui change, et ça montre qu’on ne peut pas perdre de l’argent en gagnant plus – pour l’impôt sur le revenu, pas dans d’autres cas où les effets de seuil sont réels, pour les aides par exemple.) Bref, mon mari essaie de lui expliquer et sort son smartphone pour lui montrer le texte de loi, et là, le collègue dit « ah, ça m’énerve les gens qui vérifient sur Internet« . Ça l’énerve qu’on cherche à parler de choses vraies plutôt que de choses fantasmées, imaginées, vaguement interprétées d’après les propos d’un politicien démago ou d’un chroniqueur populiste ?

Moi ça me rend triste les gens qui refusent la vérité. Pas ma vérité absolue (je n’en ai pas, sinon qu’on est tous égaux et qu’on a le droit à la vie, à la dignité et au respect). Simplement la vérité des faits. Si la feuille est rouge, elle est rouge. Si elle est verte, elle est verte. Si elle est en train de changer de couleur, on regarde comment et pourquoi, mais on ne dit pas qu’elle est toute rouge. Si elle est verte et rouge, on regarde dans quelles proportions, et on cherche à comprendre pourquoi les gens qui sont dans le rouge sont si malheureux et on cherche quoi faire pour les aider, mais on ne dit pas qu’elle est toute rouge.

La vérité des faits n’empêche pas la nuance, l’intelligence, au contraire, elle la nourrit. Alors dans ce monde qui laisse de plus en plus de gens dire n’importe quoi, se dédire d’une semaine sur l’autre en prétendant ne jamais avoir tenu de tels propos, réécrire l’histoire, jouer sur les croyances des gens (bâties sur leurs fragilités, leurs peurs et leur désespoir) pour attiser la division ou emporter une adhésion aveugle, rappelez-vous que c’était le mot d’ordre du régime totalitaire de 1984 : « la guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, l’ignorance c’est la force » en gros, la vérité, c’est le mensonge. Non, la vérité, c’est la vérité, parfois difficile, parfois violente, parfois contrintuitive, mais avec la grandeur de ce qu’elle est : vraie.

50g de légèreté, ou comment j’ai raté ma demande en mariage

Parce que ça avait l’air d’en intéresser certaines, parce que ça ne mérite pas un article complet, parce que je ne vais pas m’arrêter là alors que ce billet ne fait même pas 1200 mots (j’ai une réputation à tenir, moi !), et parce que c’est plus agréable de finir sur ça que sur le monde comme il va, voici donc le récit du fiasco de ma demande en mariage.

En 2013, j’ai traversé une période très difficile professionnellement, qui m’a menée à une rupture conventionnelle (nouille que je suis, j’aurais dû me faire mettre en congé maladie au lieu d’être réglo, ça m’aurait évité de perdre des années de salaires et de cotisation retraite). Et mon mari a été d’un soutien indéfectible. Comme chaque jour depuis le début de notre histoire, comme chaque jour depuis que j’avais commencé à sombrer dans la dépression, à devenir morose, apathique et agressive. Un matin, dans la douche, je me suis rendu compte que cet homme qui était le point fixe de mon univers (je pourrais y accrocher mon pendule de Foucault), la seule certitude de ma vie, mon roc, mon cap (ma péninsule ?), cet homme donc, je le voulais pour mari. J’ai failli sortir de la douche en courant pour le lui dire, mais le temps de finir mon shampooing (80cm à laver ça prend du temps), j’ai eu une meilleure idée. J’allais lui faire une demande surprise.

Il faut savoir que je suis féministe, et qu’un jour, plusieurs années avant, je lui avais dit que je ne trouvais pas ça normal que ce soit toujours aux hommes de faire la demande, de se casser la tête à être romantique ou drôle ou spontané et de risquer de se prendre un râteau. Et ce cher Ours moqueur a dit « OK, je te prends au mot, du coup j’attends ta demande ». Me voilà décidée, c’est à moi de faire ma déclaration, et je veux que ce soit mémorable pour lui. Du coup, ça se met à tourner dans mon ciboulot : que faire, où, quand, comment ? Et petit à petit, l’idée vient. J’adore l’idée de nous promener et de passer nonchalamment devant une demande écrite en géant sur le mur, genre on discute, il lit le message, son visage change d’expression, il me regarde, je le regarde, je lui demande à haute voix de devenir mon mari, il dit oui, je pleure, il pleure, tout le monde applaudit, musique, fondu au noir, générique, COUPEZ ! (je vous ai dit que les séries romantiques c’est mon truc ? Oui, ! du coup mes inspirations, c’est la déclaration sans chichi mais tellement touchante, Hugh Grant à la conférence de presse dans Notting Hill, ou Andrew Lincoln avec ses panneaux et son Christmas carol dans Love Actually)

Bref, j’ai mon plan. Mais (car il y a toujours un mais) je suis une nana prise de tête, donc je ne peux pas taguer un mur, car je suis bien trop respectueuse du bien d’autrui. Donc je me décide à faire des grandes affiches que je pourrai enlever ensuite. Mais (car il y a parfois deux mais) je suis une petite bécasse qui pense trop, et on est en pleine horreur homophobe autour du mariage pour tous, donc comme c’est rare que ce soit la fille qui demande, je me dis que si j’écris son prénom (masculin sans ambiguïté), quelqu’un va penser à un couple d’hommes et va arracher mes affiches. Donc il faut que je trouve un moyen de lui faire comprendre que c’est pour lui sans mettre son nom. Mais (car il y a même des fois 3 mais, et ça fait des chefs-d’œuvre, huhuhu) mes affiches seront en papier donc s’il pleut on ne pourra plus rien lire, donc il faudra que je les accroche au dernier moment.

Bref bis, cette fois j’ai vraiment mon plan : des affiches avec un motif symbolique pour nous, à accrocher peu avant notre balade. Je rajoute une touche de symbole en choisissant de faire ça dans le parc où on a si souvent guetté les écureuils, dans la ville qu’on aime tant, où on a vécu ensemble pour la première fois, où on rêve de retourner quand on pourra se le permettre professionnellement, et accessoirement où habite sa sœur.

C’est parti pour la réalisation : acheter le papier, les bombes de peinture, commencer à bomber, voir que c’est très moche, revoir le plan, fabriquer des pochoirs, bomber sur un trottoir parisien en évitant d’en mettre partout, cacher le bazar qui pue le solvant, rouler le résultat, et l’emporter à destination discrètement. Je profite donc du fait que mon homme ait des miles AirFrance et pas moi pour partir en train la veille chez sa sœur, avec mon précieux rouleau. J’annonce à ma belle-sœur et à son mari ce que je prévois de faire le lendemain, ils sont enchantés. Le lendemain, je vérifie l’heure d’arrivée de l’avion de mon ours, je prends ma nièce par la main (ça fera un prétexte pour qu’il vienne se promener) et un rouleau de scotch dans l’autre, et c’est parti pour le moment le plus romantique de ma petite vie.

Sauf que…

Sauf qu’une enfant de 2 ans, ça marche très lentement.

Sauf que parfois, les avions sont à l’heure.

Sauf que parfois, les ours fatigués préfèrent le taxi au métro.

Sauf que les beaux-frères bien intentionnés, tous rocket scientists qu’ils soient, comprennent parfois tout de travers.

J’étais dans le parc, j’avais choisi deux beaux arbres pour accrocher mes affiches, la pitchounette tenait de ses petites mains la première pendant que j’essayais de faire tenir le tout autour de l’arbre, quand mon homme est arrivé, pressé par son beau-frère.

Donc au lieu de découvrir ma demande main dans la main par hasard, il est tombé sur sa chérie en train de galérer avec un gros rouleau de scotch à côté d’un arbre sur lequel il y avait écrit « Veux-tu ».

Juste « Veux-tu ».

Il m’a reconnu, m’a crié « Ars Maëlle, mais qu’est-ce que tu fais ?« , alors je suis allée le voir et je lui ai demandé en entier. Et il a dit oui (heureusement !). Puis j’ai essayé de comprendre pourquoi il était déjà là, je lui ai expliqué mon projet, je lui ai montré « m’épouser ? » qui traînait par terre, pendant que la petite belle courait autour en ne comprenant rien (on a un film où elle gambade autour des affiches, c’est trop mignon).

Il y a quand même eu quelques applaudissements, mais c’est tombé tellement à plat que ça me fait mourir de rire. Du coup, c’est un souvenir mémorable pour tous les deux, non pas comme j’en avais rêvé, mais parce qu’il est complètement absurde de nullité. Et maintenant, je n’en voudrais pas d’autre 🙂

Et voilà, finalement ça aurait bien fait un billet entier ! mais comme ça vous êtes à nouveau coincées : on réagit sur le sérieux ou sur le léger ? En plus on est plutôt à 5kg qu’à 50g de chaque, là ! Ahahahaha, j’adore me tirer une balle dans le pied avec ce blog (pardon, je suis un peu exciténervée, mais ne vous inquiétez pas, j’ai caché les couteaux de cuisine !)

30 réflexions sur “50g de sérieux, 50g de légèreté…

    1. Merci !
      Ça me fait plaisir que tu commentes ici, j’ai découvert ton blog avec grand plaisir et beaucoup de rires (vouivoui, est lourde Mimi !) je n’ai pas encore eu le temps de venir commenter mais je n’y manquerai pas, et j’en profite pour corriger la faute d’orthographe à ton nom dans mon précédent billet. A bientôt j’espère 🙂

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  1. Alors concernant le 50g de sérieux, je partage tout à fait ton point de vue. Le soucis, c’est que beaucoup de personne aiment râler pour râler sans savoir en recrachant bêtement ce qu’ils ont entendu et ce qui les arranges sans chercher à comprendre le pourquoi du comment car cela demanderais une remise en question et forcément c’est pas évident.
    Au passage, comme d’habitude, j’ai adoré ta manière d’écrire.
    Et concernant les 50 g de légèreté, tu avais dit que tu nous parlerais de ta demande en mariage ratée, mais je ne l’attendait pas là 😉
    Mais elle est super trop géniale ta demande en mariage ! Franchement, entre nous, je pense pas que ça doit souvent se passer comme prévu. Et effectivement, tu aurait pu en faire un article à lui seule.
    Et sinon, tu as le droit de faire des articles court hein 😉
    Sur ceux, je fini avec le sourire aux lèvres et le cœur léger.

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    1. Au final, la souffrance, le ras-le-bol, la frustration peuvent être réels, mais ce qui fait la différence, c’est effectivement la capacité à en faire quelque chose plutôt que d’aller vers la facilité, mais là est bien tout le problème : même si à long terme c’est bénéfique, l’intelligence, la générosité, l’empathie, le respect, tout ce qu’on trouve bien – eh ben c’est un chemin plus difficile que « j’ai entendu dire que », « de toute façon c’est tous les mêmes », et « s’ils font rien pour moi je fais rien pour eux ». J’ai le projet d’écrire un de ces 4 sur le trop bon trop con pour parler de ceux qui refusent la facilité, mais à quel prix…
      Pour les articles à rallonge et tout qui se déballe trop vite, c’est parce que je danse sur le fil de la crise de nerfs en ce moment, en général avant l’effondrement, il y a un moment de logorrhée en mode « amphétamines avec les doigts dans la prise », je n’aurais pas été capable d’attendre demain pour faire deux articles séparés, limite j’aurais été capable d’en coller un troisième à la suite…
      Mais bon, si ça donne le sourire, c’est déjà ça 🙂

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      1. si écrire des articles à rallonge te fait du bien, moi ça me va. Et si tu t’effondre, j’espère que ça sera pour mieux rebondir. En tout cas, n’hésite pas si tu as besoin, tu sait ou trouver mon mail 😉

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  2. Je suis complètement fan de tes articles. Tu m’as bien fait rire avec ta demande en mariage.
    Et j’aime aussi beaucoup ta première partie. Je suis d’accord avec le dernier paragraphe.
    Pour en revenir à l’expérience de ton mari, il l’est arrivé à peu la même chose. Je pense que les gens (certains) n’aiment pas être contre-dit même preuve à l’appui. Ce qui rend le débat non constructif. Désormais je me tais quand je suis face à cette personne.

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    1. 🙂
      C’est quand même tragique d’en être réduit à renoncer à discuter, même avec quelqu’un dont on ne comprend pas la langue on peut réussir à partager quelque chose, mais quand la personne est fermée, je ne vois pas comment faire… à part espérer qu’elle ne transmettra pas cette fermeture à ses enfants.

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  3. Et bien pour ne pas être originale, j’ai adoré les deux parties !
    Concernant la première, je suis comme toi une fervente adepte des sciences. Et effectivement je suis assez effarée de cette capacité qu’ont certaines personnes à gober des énormités, notamment sur les réseaux sociaux. Je pense d’ailleurs que ces derniers amplifient le phénomène car on a beaucoup plus de mal à remonter à la source d’une information et donc a prouver qu’elle est fausse.

    Quant à la partie légèreté, moi je trouve ça adorable cette demande en mariage ! Et puis tu nous racontes ça de façon tellement drôle !

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    1. C’est vrai que les réseaux sociaux ont l’air d’être une source infinie de désinformation (pas seulement, heureusement) mais comme je l’ai déjà dit, je suis complètement hors de la boucle donc j’échappe au pire (mais aussi au meilleur…)
      Pour remonter aux sources, la chaîne Youtube Hygiène mentale, que je trouve très bien faite pour muscler son esprit critique, donne quelques tuyaux ici https://www.youtube.com/watch?v=2XPtzAQxMPw.

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  4. Cette demande en mariage est tellement originale !!! Elle est adorable ! Bref, j’ai adoré ! (et tu m’as fait bien rire !)
    Concernant les 50g de sérieux : je suis d’accord avec toi. J’aime les choses factuelles, prouvées et vérifiées (ça doit être un léger défaut lié à mes études + mon métier). Par contre, ça prend du temps, ça demande de vérifier ses sources, mais ça évite aussi de gober n’importe quelle ânerie et permet de se construire sa propre opinion.

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    1. Oui, chercher et vérifier, c’est le moteur du sens critique mais, malheureusement, ce n’est pas contagieux, et c’est difficile de convaincre les gens de s’y mettre si gober n’importe quoi arrange leur vision du monde… Enfin, j’ai encore un peu d’espoir, sinon autant renoncer à la recherche ! Si ce n’est pas indiscret, ça m’intéresserait de savoir quel est ton métier, ou au moins ta branche…

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  5. J’ai mis longtemps à commenter, mais j’ai beaucoup aimé cet article 🙂 Il me semble à nouveau d’actualité aujourd’hui, avec encore cette surprise aux élections (et cette mauvaise surprise à mon sens).

    Ta réflexion sur la vérité est très intéressante, il est clair que les gens entendent ce qu’ils veulent (probablement que moi aussi parfois, même si ce n’est certainement pas sur les mêmes choses), ça fait peut-être du bien d’avoir des certitudes, même si elles sont fausses… Et ça demande du courage d’aller voir un peu plus loin que les idées reçues et de chercher la vérité…

    J’ai bien aimé aussi ta petite anecdote finale, qui m’a fait sourire, et qui en effet balance bien la gravité du début 😉

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    1. Moui, les jours qui passent ne charrient pas beaucoup de bonnes nouvelles en ce moment, c’est un peu usant (= là je suis au bout du rouleau des mauvaises nouvelles, vivement une petite lumière d’espoir sinon je craque)
      Sur le fait d’avoir des certitudes fausses plutôt que rien, c’est sans doute vrai que ça rassure les gens, mais c’est tellement dommage car je suis vraiment persuadée au plus profond de moi que la connaissance (ou au moins l’humilité devant l’ignorance) est ce qui nous permet de nous améliorer individuellement et collectivement.

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  6. Trop drôle ta demande ! Ce sera une super histoire à raconter à vos petits enfants 😉
    Sinon c’est tristement vrai ce que tu dis et l’actualité te donne encore raison. Mais la vérité finit toujours par vaincre d’une façon ou d’une autre (oui l’optimisme est une maladie chez moi )

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    1. Oui, quand nos enfants penseront au mariage, je leur expliquerai de se méfier de leurs beaux-frères 😉
      Pour ton optimisme (auquel tu dis trouver des inconvénients dans ton Liebster Award – ça m’intéresserait que tu nous racontes) ça me fait penser à un très beau livre de JM Guenassia, Le Club des incorrigibles optimistes, qui offre une magnifique peinture de la France des années 60, un beau parcours initiatique et des portraits savoureux. Je le recommande à tou(te)s, même s’il est plus doux-amer qu’optimiste

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  7. Je prends enfin le temps de découvrir ton blog et j’adore ! Je partage tes 50g de sérieux et trouve tes 50g de légèreté bioenvenus dans cette grisaille quotidienne : merci !

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  8. Ahah ! J’adore ! L’article 50/50 et la demande en mariage drôlissime ! Je vois qu’on a les mêmes références en terme de comédies romantiques, et ça me fait bien plaisir ! 🙂

    Quant aux 50g de sérieux, je partage (comme toujours, j’ai l’impression) ton avis et j’en profite pour pousser le bouchon sans même prendre le temps de commenter correctement tes paragraphes pourtant très forts et puissants (bon, j’ai quand même passé près d’un heure à commenter ton blog. Et oui, j’avais du retard, mais j’en ai aussi au boulot, et ce n’est pas en traînant par ici que ça va s’arranger cette histoire….! Oup’s !), bref, je pousse le bouchon en te demandant comment tu fais toi pour diversifier tes sources d’informations au quotidien ? Moi qui ne jurais plus que par la radio depuis quelques années (les journaux télévisés m’ont écoeurée il y a bien longtemps, sauf peut-être 28 minutes sur Arte, et encore….), je me vois obligée de constater que là encore, le débat s’élève de moins en moins, et ça me fatigue. J’ai commencé à lire des magasines spécialisés (typer Le Monde Diplomatique ou Courrier International, par exemple), mais ça prend un temps fou. Bref bis (j’adore l’expression, je pense que je vais la retenir ! 😉 ), toi, tu fais comment ?
    Oh et pour la conversion de ton mari avec son collègue, c’est le genre de chose qui m’arrive quotidiennement et me fais peu à peu refuser le débat tellement ça me déprime (je sais, c’est mal, c’est bête et si tout le monde fait comme moi, on risque de ne pas avancer beaucoup….).

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  9. Hihi, je suis flattée d’avoir eu une heure de ta journée alors 😉
    Bon, je vais te dire mon secret pour les sources d’information (attention, c’est la pierre philosophale, partage-le avec parcimonie…) : j’ai des trous d’infos partout, comme tout le monde ! Ce dont je parle, c’est ce que je croise, mais si tu me lances sur le ciné ou l’actualité, je suis à la ramasse ! Je ne peux même pas faire la liste de toutes les infos que j’ai ratées, de tous les phénomènes médiatiques que j’ignore…
    A une époque, j’étais branchée France Inter, L’Obs et Cosmo (!!), j’étais super calée sur l’actu et les grands noms de la chaussure de luxe. J’ai eu une période blogs médicaux, Canard et Arrêts sur image (RDV dans ma blogroll), j’étais au point sur la réforme de la santé et l’actu mise en perspective. Aujourd’hui, c’est Le Monde, Youtube pour la vulgarisation scientifique (les chaines dont j’ai parlé et qq autres + les TED Talks et TED-Ed) et Reddit (!!!!!!) pour sentir l’ambiance de ce qui intéresse les gens en ce moment.
    J’ajouterais un truc cool et un truc bof à cette stratégie complètement anarchique :
    – la sérendipité et la curiosité (c’est cool) : depuis toute petite, mes parents m’ont appris à aller regarder dans le dictionnaire la définition des mots que je ne connaissais pas, aujourd’hui je continue en allant explorer tout ce qui m’étonne, m’interpelle, m’intrigue (par exemple, je suis tombée sur la tyrannie des victimes (cf post suivant) après avoir croisé une image de pénis circoncis (où c’est donc que tu traines pour voir des choses comme ça ?! je ne sais même plus) qui m’a étonnée, alors j’ai tapé circoncision dans Google, et j’ai passé 20 minutes sur ce site plein de témoignages intéressants qui m’ont permis d’affiner ma position sur la circoncision, d’apprendre des choses sur la sexualité et de découvrir ce mécanisme de reproduction de la violence)
    – la surcharge d’information (c’est bof) : avant de prendre des médicaments, je ne supportais pas d’être seule avec mes pensées, donc j’étais toujours en train de saturer mon esprit (en regardant, écoutant ou lisant), c’est un peu moins le cas maintenant, mais j’ai toujours l’habitude de lire en mangeant et en marchant par exemple. Et aussi, comme je travaille en autonomie et à temps partiel, j’ai sans doute plus de temps que la plupart des gens pour me laisser porter par les découvertes… et du coup, je découvre grâce à toi où est peut-être ma marge d’économie d’énergie, dans ce temps interstitiel de farfouillage de l’info (bouh 😥 )
    Quant aux personnes qui refusent d’entendre raison (au sens le plus littéral), je pense qu’il faut savoir choisir ses batailles individuelles, apprendre le sens critique à ses enfants c’est déjà énorme !

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